Les assureurs manquent de recul
Aujourd’hui, le sentiment de vouloir paraître plus beau/belle et de profiter d’une jeunesse éternelle, est plus fort que le coût que cela engendre.
Les vies parfaites, les visages sans imperfections et les corps de rêve exposés sur les réseaux sociaux, ont fait exploser le nombre d’interventions en chirurgie esthétique.
Mais est-ce que les factures de ces interventions peuvent-elles être prises en charge par l’assurance ?
Il est à cet égard utile de rappeler qu’une assurance responsabilité civile prévoit deux volets d’intervention : d’une part, le paiement des prétentions justifiées (tant au niveau de la responsabilité que de la cotation du dommage) et, d’autre part la défense contre les prétentions injustifiées. Outre les aspects civils, l’assureur défendra également son client en cas de procédure pénale en rapport avec un événement assuré.
Ces dernières années, dans un marché où la souscription du risque est devenue de plus en plus individualisée, les chirurgiens plasticiens ont fait face à de nombreuses difficultés pour obtenir des conditions d’assurance satisfaisantes. En effet, les assureurs n’hésitaient pas à résilier un contrat dès le premier sinistre survenu, ou à procéder à des augmentations tarifaires drastiques.
Il y a moins de 205 chirurgiens plasticiens en Suisse, de sorte que leur répartition auprès des diverses compagnies d’assurances ne permet pas à ces dernières d’avoir un recul suffisant sur la sinistralité globale de ces spécialistes. En effet, les cas de sinistres demeurent marginaux parmi les 45’000 opérations de chirurgie plastique et esthétique effectuées annuellement en Suisse. Il est primordial pour un chirurgien plasticien de pouvoir exercer sa pratique en sachant qu’il pourra compter sur un partenaire fiable dans l’éventualité très rare qu’une réclamation lui soit adressée.
Il est important de prendre en compte huit éléments pour choisir un bon chirurgien :
1. S'adresser à un vrai spécialiste en Chirurgie Plastique, Reconstructive et Esthétique.
2. S'assurer que les informations recueillies sont claires et compréhensibles.
3. Choisir un chirurgien plasticien qui inspire confiance.
4. S'attendre à ce que le chirurgien explique les techniques, le type d'anesthésie, ainsi que les risques et complications éventuelles.
5. S'assurer que le chirurgien vous propose un délai de réflexion et une seconde consultation avant l'intervention chirurgicale, qui est une garantie d'une bonne éthique professionnelle.
6. Exiger un document d'information sur l'intervention à lire et un consentement éclairé à signer.
7. Considérer un second avis en cas de doute.
8. Obtenir un devis avant l'intervention.
La chirurgie esthétique en Suisse face aux autres pays
Les Etats-Unis, le Brésil et la Chine se classent parmi les premiers pays où se pratique le plus de chirurgie esthétique. Cependant les Suisses choisissent de plus en plus de faire de la chirurgie esthétique à l’étranger. Le prix est souvent la raison principale. Par exemple, la rhinoplastie en Suisse coûte entre 18'000.- et 10'000.- tant dit qu’en Turquie les coûts varient entre 2'500.- et 3’000-.
En revanche, le taux de complication après une intervention et le suivi à l’étranger est supérieur d’environ 30% à celui observé après les opérations en Suisse.
Selon dr Dirk Johannes Schaefer, Médecin spécialiste en Chirurgie Plastique à Bâle, : "Au service des urgences, nous sommes de plus en plus confrontés à des complications liées à la chirurgie plastique."