Article paru dans Insurance Inside n°11 - septembre 2018

La formation continue, un enjeu sociétal et économique

 
La formation continue, un enjeu sociétal et économique

La formation continue joue un rôle de plus en plus important pour les individus, la société et pour l’économie. En ce numéro d'Insurance Inside spécial RH, retrouvez les chiffres et les tendances de la formation continue en Suisse.

Bien souvent synonyme d’épanouissement personnel grâce à l’acquisition de nouveaux savoirs ou compétences, la formation continue permet également d’évoluer professionnellement. Soit à l’interne, soit à l’externe. Rares sont désormais les salariés qui passent leur carrière au sein de la même entreprise. Conscients de ce paradigme, certains suivent des formations continues pour garder leur employabilité à niveau en vue d’un possible changement de poste. D’autres pour se réorienter ou pour se réinsérer sur le marché du travail après une interruption souvent liée à des raisons familiales.

Les enjeux économiques

Devenue une société de services depuis quelques décennies, la Suisse dépend de son capital humain pour maintenir sa compétitivité. Les mutations sociétales et économiques induites par la mondialisation ainsi que la prise de conscience du caractère limité de nos ressources naturelles exigent une adaptation et un élargissement constant des compétences et du savoir. Dans ce contexte, la formation continue joue un rôle important en complétant le système de formation formelle (c’est-à-dire les filières réglementées par l’État qui débouchent sur un diplôme ou sur un grade académique). Entrée en vigueur le 1er janvier 2017, la Loi fédérale sur la formation continue (LFCo) reflète la volonté du législateur de préserver la dynamique de la formation continue et d’assurer, à travers des conditions générales favorables, une structure aux offres diverses qui s’autorégule dans une large mesure.

La formation continue en progression

Selon le micro-recensement formation de base et formation continue et l’enquête sur la formation professionnelle continue dans les entreprises en 2016 réalisée par l’Office fédéral de la statistique, une légère progression est constatée au sein de la population et des entreprises en comparaison des chiffres 2011. 63 % de la population ont suivi une formation continue, soit une hausse de 5 %. Des raisons avant tout professionnelles sont avancées (62.4 %). Les résultats indiquent que les personnes intégrées sur le marché du travail ainsi que celles ayant un niveau élevé de formation sont plus enclines à entreprendre une formation continue. Du côté des entreprises, quelque 89 % d’entre elles soutiennent la formation de leurs collaborateurs (+ 6 %). Cependant, la part des employés soutenus progresse seulement de 43 % à 44 %. La participation des entreprises à la formation continue de leurs salariés varie selon la taille et la branche d’activité. Les entreprises ont investi en moyenne 0.8 % de leurs dépenses de personnel dans ce domaine. Ce taux correspond également à la part du temps de travail consacré à la formation continue.

Les tendances

Deux tendances sont perceptibles dans le monde de la formation continue, selon le Baromètre Formation CRPM/ CRQP (voir ci-dessous) réalisé par le HR Bench Institute :
 
La première résulte de l’évolution des métiers et des pratiques qui régissent le développement professionnel en entreprise. Les compétences transverses sont de plus en plus exigées par les employeurs. En plus de l’expertise technique du collaborateur, il lui sera demandé d’acquérir des connaissances en gestion de projet, informatique ou encore en finance, et de développer un savoir-être lui permettant de s’adapter à des environnements changeants. « Les entreprises stimulent et valorisent les performances individuelles mais exigent de leurs collaborateurs un sens du collectif et un esprit de travail en équipe. Une équation complexe dans laquelle la formation joue un rôle déterminant », analyse Daniel Cerf, à l’origine du Baromètre Formation CRPM/CRQP.
 
La seconde concerne le virage technologique que connaît le domaine de la formation qui a su s’adapter aux nouvelles technologies de la communication. E-learning, MOOC et autres formations à distance ont apporté de nombreux avantages aux employés comme aux employeurs. « D’un côté des offres de formations élargies, des facilités d’accès, liberté et flexibilité pour les salariés dans l’organisation et la gestion de leur formation et, en corollaire, de probables gains de productivité pour les entreprises », conclut Daniel Cerf.
Conduite dans le cadre du Benchmark RH romand 2016 que soutient Swiss Risk & Care, le Baromètre Formation CRPM/ CRQP est une enquête réalisée sur la base d’une participation volontaire de plus de 700 entreprises en Suisse.
 
Son but est d’apporter des points de repères sur les pratiques, les moyens et les priorités RH, permettant ainsi à chacun de positionner l’action de son entreprise.

Encouragée à l’interne et dispensée à l’externe par nos experts, la formation tient une place importante au sein de Swiss Risk & Care. Explications de Stefano Giacometti (de 2004 à mars 2020), responsable RH du groupe Swiss Risk & Care.

En quoi la formation est-elle importante pour Swiss Risk & Care ?

En tant que société de services basée sur les connaissances et savoir-faire de ses collaborateurs, Swiss Risk & Care se doit d’encourager la formation. Qu’elle soit initiale ou continue, elle est en effet essentielle à notre bonne pratique professionnelle. Parce que nous accordons de l’importance à la relève de nos métiers, nous nous engageons en faveur d’une formation professionnelle de haute qualité pour les jeunes. Depuis plusieurs années, le groupe Swiss Risk & Care est labellisé “Entreprise formatrice” par le SEFRI – Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation. Cette année, nous encadrons trois apprentis.

Concrètement, comment la formation est-elle encouragée ?

Nous avons mis en place une académie de formations pour et par les collaborateurs. Son but est de favoriser la transmission des compétences à l’interne. Les sujets abordent autant nos domaines d’activités que des outils informatiques. Des cours privés de langues sont également proposés en entreprise et en majorité à la charge de l’employeur. À la demande, des cours externes, tels que des brevets fédéraux, peuvent être soutenus financièrement par Swiss Risk & Care. Nous comptons actuellement deux collaborateurs inscrits au Brevet fédéral de spécialiste en assurance et dix autres qui suivent des cours dispensés dans nos locaux afin d’obtenir la certification d’intermédiaire AFA.

Les experts de Swiss Risk & Care donnent également des cours à l’externe. Sous quelles formes ?

À la demande des clients, nous organisons des formations en petit groupe sur le ou les sujets de leur choix. Les Conseils de fondation des institutions de prévoyance sont très demandeurs car leurs membres ont l’obligation légale de se former depuis 2015. Récemment, la fondation collective Open Pension, dite Opsion, nous a mandatés pour donner deux matinées de formation. Que ce soit dans le domaine de la prévoyance professionnelle, des assurances ou des services RH, nous avons la possibilité de donner des cours sur toutes les thématiques souhaitées grâce aux profils et expertises variés de nos équipes. Nos collaborateurs s’engagent également à titre personnel dans des associations professionnelles. Experts aux examens fédéraux, enseignants, ils ont à cœur de transmettre leur métier !
Responsable RH du groupe Swiss Risk & Care (de 2004 à mars 2020), Stefano Giacometti est également juge aux Prudhommes et parrain au sein de l’association HR Genève pour toutes les questions d’assurances sociales et d’administration RH.