S’assurer contre le terrorisme : ce qu’il faut savoir
Aperçu
60%
L’augmentation du coût des attaques terroristes en 2014 par rapport à l’année précédente, pour un total estimé à 52,9 milliards de dollars, d’après le Global Terrorism Index 2015, publié par l’Institute for Economics and Peace (IEP).
117
En milliards de dollars, les sommes investies l’an passé dans les agences nationales de sécurité. Les dépenses des Etats-Unis comptent pour 73 milliards de ce total. (Source : IEP)
Le terrorisme, un événement à conséquences multiples
Un exemple : les attentats multiples à Mumbai (Inde) en 2008
Le 26 novembre 2008, dix membres d’une organisation islamiste ont perpétré des attaques terroristes dans différentes localisations de la ville accueillant du public, notamment la gare principale, des restaurants ainsi que l’hôtel Taj Mahal Palace & Tower. Le bilan de l’attaque fait état de 164 morts, de nombreux blessés et de pertes économiques considérables. Les jours suivant les attaques, les principaux pôles touristiques, galeries commerciales et établissements financiers ont été temporairement fermés. Les compagnies d’assurances auraient ainsi engagé 111 millions de dollars pour la couverture des dommages aux biens et des pertes d’exploitation.
Tour d’horizon des solutions de couverture possible
Batiments, leur contenu et la perte d’exploitation/ revenu locatif
- Il n’existe pas d’exclusion «terrorisme» pour les assurances «Bâtiment/Choses» de particuliers et d’entreprises ayant des valeurs assurées inférieures à 10 millions de francs pour leurs actifs localisés en Suisse et au Liechtenstein. Le risque terroriste, de même que la menace sont donc couverts. Toute menace doit cependant être reconnue comme plausible par les autorités, suivie de prise de mesures conséquentes telles que l’ordre de fermeture des magasins, bouclage du quartier, etc. La preuve du sinistre incombe au preneur d’assurance, notamment la preuve de sa perte d’exploitation, un jour de ferme- ture n’engendrant pas forcément de perte réelle sur le mois en question par exemple.
- Dans les cantons disposant d’un Etablissement cantonal d’assurance (ECA), les assureurs privés ne peuvent se substituer au devoir d’assurance des établissements cantonaux. Les bâtiments sont assurés pour des dommages consécutifs à des attentats terroristes et des troubles, sous réserve de franchises spécifiques et de couverture limitée. Sur ce point, il faut se référer aux législations cantonales, les limites pouvant varier selon les lois sur l’assurance incendie propres à chaque canton.
- A partir d’un montant de plus de 10 millions de francs, une couverture supplémentaire limitée aux actifs localisés en Suisse et au Liechtenstein, moyennant surprime, doit être prévue. Les assureurs suisses offrant une garantie «terrorisme» doivent se faire réassurer et communiquer le lieu précis du risque pour que le réassureur vérifie qu’il n’y ait pas de problème de cumul sur ce lieu de risque. Une limite de prestation peut être convenue, le preneur d’assurance et l’assureur convenant dans ce cas-là de n’assurer qu’une partie de la valeur.
- Pour des risques supérieurs à 100 millions de francs il est probable que les assureurs exigent une coassurance. Il n’existe pas un grand appétit de souscription en Suisse, mais le marché de Londres offre d’importantes capacités (plus de 2,5 milliards de dollars) via des polices dédiées «Terrorisme» et «Violences politiques» (qui comprennent les grèves, émeutes, mouvements populaires, révolutions, rébellions, insurrections, guerres, guerres civiles et terrorisme). Les capacités de réassurance des assureurs en Suisse sont limitées à 500 millions de francs pour chaque zone de cumul et pour tous les assureurs suisses confondus qui offrent ces couvertures supplémentaires terrorisme. La zone de cumul se définit comme une zone circulaire d’un rayon de 250 mètres. Un montant global de 500 millions de francs au maximum est mis à disposition dans un délai de 72 heures par événement. Par année civile, le montant global s’élève au maximum à trois fois 500 millions de francs.
Pertes humaines et atteintes corporelles
- Ce cas de figure est réglé par la loi sur l’assistance aux victimes en cas d’atteinte à leur intégrité physique, sexuelle ou mentale, dès lors que l’atteinte a été commise en Suisse, et ce même si l’auteur de l’infraction demeure inconnu. Pour les ressortissants suisses victimes à l’étranger, il est possible d’être indemnisé en Suisse s’il s’agit du lieu de résidence principal, à moins que le ressortissant ait déjà été suffisamment indemnisé en application de la législation du pays étranger en question.
- Police individuelle «Accident» avec extension «Frais de gestion d’image».
- Extension sous-limitée «Assaut» et «Détention illégale» des polices «Kidnapping».
Engagement de la responsabilité civile des établissements où s’est produite l’attaque
- Extension au terrorisme des polices «Responsabilité civile».
- Extension sous-limitée «Responsabilité civile» des polices «Kidnapping».
Fermeture préventive et temporaire des établissements accueillant du public sur ordre des autorités après la survenance d’une attaque ou pendant une période d’alerte maximale / pertes financières
- Clause «Contrainte administrative» des polices «Dommages aux biens» et «Pertes d’exploitation».
- Police «Annulation / Fermeture d’activité».
- Police «Pertes d’exploitation non consécutives à des dommages aux biens».
Pertes d’exploitation suite à du cyber-terrorisme
- Police «Cyber».
Menaces et couverture de perte d’exploitation sans dommages directs
- Lancement récent de garanties spécifiques, sur le marché de Londres notamment.