Les marchés en 2017 : risques & opportunités

Nos équipes Actuariat & Investissement ont réalisé une analyse des marchés afin d'en tirer les grandes tendances.

Afin de vous éclairer sur les risques et opportunités, nous vous proposons une grilles de lecture en 5 points :

  • Economie aux Etats-Unis
  • Economie en Europe
  • Environnement & Matière premières
  • Politique
  • Investissement

Pour toute question liée à votre environnement, nos équipes d'actuaires et de spécialistes sont à votre disposition.

Sources de lectures et graphiques

  • Natixis, SkyHarbor Capital
  • Exane, Fidelity
  • Swiss Life AM
  • Schroders
  • Candriam
  • CPR AM
  • Oddo
  • AXA IM
  • JPMorgan AM
Inflation attendue aux US dans un pays au plein emploi et qui annonce un programme d’investissements dans les infrastructures, soit une forte demande d’emplois donc une inflation par les salaires. Cette inflation américaine entrainera-t-elle l’inflation en zone Euro ? Même si certaines études estiment que 80 % de l’inflation de la zone euro est importée, il reste difficile de croire qu’elle prendra corps en 2017, tant les pays de la zone euro ont un taux de chômage élevé et une facture énergétique supportable, sous le double effet des mesures d’économie et d’un baril du pétrole à 50-60 USD.
 
Si ce programme américain d’investissements (1000 bn USD) se met en œuvre, alors la dette US risque d’atteindre 120 % du PIB (contre 106 % actuellement), la fameuse note AAA de cette dette sera alors menacée, mais il reste que l’agence de notation S&P est américaine et sait ménager ses clients. D’ailleurs, cela fait longtemps que l’agence de notation chinoise Dagong, instrument politique du pouvoir, a dégradé la qualité de crédit US. N’oublions pas que le programme d’investissements voulu par Trump doit d’abord recevoir l’agrément des deux chambres, certes républicaines, mais qui n’apprécient pas du tout ce genre de dérive budgétaire. Le principal risque est donc la déception après la Trumphoria qui a conduit le marché depuis novembre. Comme disait aimablement Poutine pour saluer l’élection d’Obama en son temps, « des grands espoirs naissent les grandes déceptions ».

 

Le financement de ce programme par les seules recettes fiscales issues de la croissance des entreprisses supposerait une croissance de 3,5% pendant 10 ans consécutifs, programme ambitieux.
 
Mais les allègements d’impôts voulus par Trump vont concerner essentiellement les plus riches, souvent le plus seniors, qui se consacrent moins à la consommation qu’à l’épargne. Bizarrement, l’effet collatéral des mesures Trump pourrait conduire à une hausse du taux d’épargne des seniors américains, de plus en plus nombreux, et vers une épargne mal allouée « à la française », une épargne sans assez de prise de risque. Pour la faire courte, les retraités américains pourraient racheter aux chinois la dette US, bonds back home.
De son côté, la BCE devrait rester accommandante pour continuer à accompagner la croissance qui reprend doucement. Elle poursuivra dans le temps son programme d’achat d’obligations d’entreprises, tenant finalement un rôle de réassureur de crédit.
 
Dans ce contexte, difficile pour la BNS de mettre fin à son taux de référence négatif.
 
Faute de rendement sur les obligations, les actions européennes devraient sans doute bénéficier encore des faveurs des investisseurs dans un contexte de croissance et de reprise des marges des entreprises.
 
En Grande Bretagne, dans le climat d’incertitude en attente du déclenchement opérationnel de l’article 50, l’investissement, la demande de crédit et les embauches (et donc les prix de l’immobilier) reculent. Seule l’inflation commence à croitre.
 
Comme en 2016, l’irrégularité de la volatilité, notamment au gré des calendriers politiques, va rester un sujet, les gérants vous devoir piloter « la volatilité de la volatilité » mais ils commencent à s’habituer. Ils vont aussi devoir gérer les écarts de taux entre leur lente remontée aux Etats-Unis et des taux zone Euro encore bas, voire négatifs.

Environnement

Le climatoscepticisme d’Etat voulu par Trump va peut-être trouver une compensation dans la sphère privée.
 
Les entreprises US qui sont très exposées aux marchés internationaux et aux actionnaires engagés, voudront s’éloigner de cette posture du président et se montrer davantage concernées par l’environnement notamment dans le cadre de leurs émissions obligataires. On peut s’attendre à davantage de « green bonds » et d’émissions obligataires « CO2 compliant », de bonnes signatures dont sont friands certains fonds de pensions nordiques.

Le pétrole

Si la demande mondiale est de l’ordre de 96 millions brl/jour, le marché est resté en excès d’offre en 2016 jusqu’à l’accord de l’OPEP de décembre (qui reste à être mis en application).
 
Les investissements dans les nouveaux forages ont totalement cessé, notamment aux US où on ne compte plus que 320 forages de schiste contre 1600 en 2014. Avec cet accord de limitation de production, le prix du baril est revenu à ~ 60 USD. A ce petit jeu d’apport / retrait d’offre dans un marché saturé, c’est l’Iran qui mène la danse.

Un calendrier polique chargé :

  • Mars : élections législatives au Paya-Bas
  • Avril : présidentielles en France
  • Juin : législatives en France
  • Septembre : fédérales en Allemagne
2016 a montré que les marchés se remettaient de n’importe quelle surprise : ils se sont redressés en 3 semaines après le Brexit, en 3 jours après Trump et en 3 heures après le référendum italien.
A surveiller à plus long terme : le risque de réinvestissement sur les marchés obligataires corporates US. Le stock d’obligations BBB va tomber à maturité dans les 3 prochaines années et on ne trouvera plus de rendement équivalent que dans les obligations CCC, non Investment Grade donc, dont les investisseurs sont déjà pourvus au maximum de leurs limites autorisés. Ce sujet concerne davantage nos clients qui ont des engagements sociaux à adosser aux Etats-Unis, sur des DB ouverts.

Prévisions de la Recherche & Stratégie d’investissement d’AXA IM

 
Retard du marché actions européennes par rapport au marché américain, en Euro sur 5 ans. Europe : 10,9% annualisés vs US : 19,2 % annualisé.